Juin 2024 - Numéro 6
Belgica - Histoire et patrimoine de toutes les Belgiques
New York, la Belge
Par Agostino Sferrazza
Président du Cercle numismatique Liégois.
Saviez-vous que l’ile de New York City avait été achetée par un Belge en 1626 ? Ou encore qu’un navire marchand y avait accosté en 1624 avec une trentaine de familles issues de nos contrées ? Au fil des lignes, vous découvrirez que les racines de cette emblématique cité americaine sont peut-être bien plus belges que ne le laisse penser l’imaginaire collectif.
Le 5 février 1621,des Wallons adressent une pétition rédigée en français à Sir Dudley Carleton, ambassadeur de sa majesté le roi d’Angleterre à La Haye.
Ces familles wallonnes représentées par le Hennuyer, Jessé de Forest et par l’Anversois Willem Usselinx sollicitent le droit de s’établir dans le nouveau monde, et plus particulièrement en Virginie...
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Quand les lettres persanes étaient belges
Les fonctionnaires belges au service des Postes en Perse au début du XXe siècle
Par Sacha Habibi
Doctorant en histoire à l’univisté de Liège.
« Comment peut-on être persan ? » La question, posée par des Parisiens dans les Lettres persanes de Montesquieu, illustre toute la fascination que la Perse (nom porté par l’Iran jusqu’au milieu des années 1930) peut exercer sur un Français au XVIIIe siècle. Au siècle suivant, ce nom reste synonyme d’exotisme, en France comme en Belgique.
On peut dès lors imaginer le dépaysement éprouvé par des Belges qui, dès le tournant du XXe siècle, sont appelés à y séjourner durant plusieurs années, d’abord dans le cadre de tentatives d’implantation commerciale, puis pour organiser la réforme des administrations.
Parmi ces dernières, les Postes sont l’une de celles qu’ils ont le plus longtemps gérées...
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Les Belges et la ruée vers l’Est
Par Vladimir Semenoff
doctorant au Centre de recherche sur l’Expérience de Guerre
Au XIXe siècle, des milliers d’hommes et de femmes décident de quitter la Belgique pour s’installer dans le vaste empire des tsars. Cette émigration, aujourd’hui peu connue du grand public, a pourtant profondément marqué l’histoire politique et économique russe. On connaît mieux le sort des nombreux Belges qui choisirent l’Amérique, espérant faire fortune dans le Nouveau Monde. Le destin de ceux qui partent vers l’Est est tout à fait différent : ils n’émigrent pas pour repartir de zéro, mais pour participer au gigantesque chantier industriel russe des XIXe et XXe siècles.
Dans sa marche forcée vers l’industrialisation, la Russie offre en effet des perspectives de profits alléchantes pour les travailleurs européens.
Contremaîtres et ouvriers spécialisés, entrepreneurs et chefs d’ateliers belges s’engagent dans cette ruée vers l’Est et participent à la modernisation industrielle de l’empire. On estime à plus de 20 000 le nombre de citoyens belges posant leurs valises dans les grandes villes d’Ukraine ou de Russie...
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Partir ou mourir
Les expulsions des juifs du duché de Brabant durant les XIIIe et XIVe siècles
Par Frédéric Crahay
directeur de l’ASBL Mémoire d ’Auschwitz, doctorant à l’UCLouvain.
Le 22 mai 1370, plusieurs juifs sont brûlés vifs à Bruxelles. Le reste de la communauté, déjà fortement diminuée, est banni du duché de Brabant. Cet événement sonne le glas de la présence juive et met un point final à un mouvement d’expulsion qui avait déjà été initié en 1261, mais qui était dans un premier temps resté lettre morte. Le duc de Brabant, Henri III, avait formulé dans son testament sa volonté de voir bannir − parmi d’autres − les « usuriers juifs ». Que s’est-il donc passé durant ces 109 années qui séparent le testament d’Henri III et la disparition des derniers juifs du Brabant ?
Le massacre de Bruxelles devient sacrement du miracle
Revenons aux faits qui ont eu lieu en ce jour fatidique de mai 1370. Les juifs de Bruxelles et de Louvain (la capitale du duché de Brabant de 1183 à1267, cédant ensuite sa place à Bruxelles) sont accusés d’avoir volé des hosties consacrées...
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