Claude Monet - Les Coquelicots (Wikicommons)
le mardi 25 juin 2024
Patrick Weber était revenu enthousiaste de sa visite de la dernière exposition du Musée d’Orsay et s’en est inspiré pour nous parler de la révolution que fut la première expo impressionniste le 15 avril 1874 et l’étonnante confrontation entre deux façons de concevoir l’art : l’académisme et la recherche de l’impression.
Il y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvre à Paris la première exposition impressionniste. Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne ont décidé de s'affranchir des règles en organisant leur propre exposition en dehors des voies officielles. L’impressionnisme est né. Pour célébrer cet anniversaire, le musée d’Orsay présentait quelque 130 oeuvres, et porte un regard neuf sur cette date-clé, considérée comme le coup d’envoi des avant-gardes.
L’expo « Paris 1874 » fait le point sur les circonstances ayant mené ces 31 artistes à se réunir pour exposer ensemble leurs oeuvres. Le climat de la période est celui d’un aprèsguerre, faisant suite à deux conflits : la Guerre franco-allemande de 1870, puis une violente guerre civile. Dans ce contexte de crise les artistes repensent leur art et explorent de nouvelles directions. Un petit « clan des révoltés » peint des scènes de la vie moderne, ou des paysages aux tons clairs et à la touche enlevée, croqués en plein air. Comme le note un observateur, « ce qu’ils semblent rechercher avant tout, c’est l’impression ».
Une sélection d’oeuvres ayant figuré à l’exposition impressionniste de 1874 est mise en perspective avec des tableaux et sculptures montrés au même moment au Salon officiel. Cette confrontation inédite permet de restituer le choc visuel des oeuvres alors exposées par les impressionnistes, mais aussi de le nuancer, par des parallèles et recoupements inattendus entre la première exposition impressionniste et le Salon. Ce voyage dans le temps montre les contradictions et l’infinie richesse de la création contemporaine en ce printemps 1874, tout en soulignant la modernité radicale de l’art de ces jeunes artistes.