KMSKA
Le lundi 8 avril 2024
Patrick Weber a engagé un tête à tête avec le portrait lors de sa visite de l’exposition-événement aux KSMKA, les musées de beaux-arts d’Anvers. Avec la grande envie de partager la découverte de ses chefs-d’oeuvre avec les membres de Club de l’Histoire.
Au XVIIe siècle, l'intérêt pour la « tronie », mot ancien signifiant visage, est à son apogée. Des artistes tels que Pierre Paul Rubens, Rembrandt et Johannes Vermeer déploient toute leur habileté pour peindre le visage.
Les tronies sont souvent des oeuvres de petite taille, prodigieusement peintes, dessinées ou gravées. C’est dans ces oeuvres intimistes que nous rencontrons au plus près l'artiste. Aux XVIe et XVIIe siècles, les artistes déclenchent un véritable cataclysme artistique. Ils détachent le visage, la tête, du contexte biblique, mythologique, afin de le présenter de manière distincte, dans toute sa splendeur, afin de le modeler, de l'observer, de l’affubler de costumes et de grimaces.
Drôles de têtes n'est pas une exposition consacrée à l’art du portrait. De fait, c'est tout le contraire. Des artistes comme Rubens, Rembrandt et Vermeer choisissaient pour leurs expériences créatives volontiers des modèles anonymes. Des individus qui ne sont pas forcément identifiables. Des individus qui, délibérément, ont renoncé à leur droit au portrait. Ce sont des têtes. Des gens ordinaires, des gens comme vous et moi, des gens dont le visage raconte sa propre histoire. Drôles de têtes retrace l'évolution du genre à travers cinq thèmes. D'un prélude au XVe siècle aux déclinaisons au XIXe siècle, avec comme focus majeur, l'art du XVIIe siècle. Rubens et Rembrandt étaient au premier plan de la conférence.