Du jeudi 14 mars au mardi 19 mars 2024
De Venise à Padoue par la Brenta, dans le sillage de la Venise des grands navigateurs et des grands propriétaires terriens, nous serons navigateurs nous aussi. Pendant les siècles de sa puissance et de sa gloire, les trois composantes territoriales de la République de Venise étaient le Dogado (la ville de Venise et les îles de la lagune), le Stato da Màr (les domaines de la Mer essentiellement le long des côtes adriatiques) et le Stato da Terra (les domaines de terre ferme dans le nord-est de l’Italie et la Vénétie).
Nous avons exploré la gloire maritime du Dogado et nous sommes partis dans le sillage des vénitiens qui, au XVème siècle, partirent à la conquête de la terre ferme afin d’assurer leur assise sur la péninsule italienne. Après de vifs affrontements leurs terres s’étendirent jusqu’au Frioul à l’est et aux frontières du duché de Milan à l’ouest. Ils y mirent en valeur de grands domaines en y faisant construire des résidences secondaires inspirées des beaux palais du Grand Canal de Venise et portant souvent la marque du grand architecte padouan Palladio. D’après certains historiens la place de plus en plus importante que prirent ces fermes-palais dans la vie des vénitiens furent un des éléments de la perte d’influence de la République parce qu’elle les détourna de l’ambition de conquérants des mers qui avait fait leur fortune.
Nous avons longé le fleuve Brenta, le canal Piovego et le canal de Battaglia avec un bateau fluvial qui emprunte la route de l’historique Burcchiello. Nous avons visité quelques-uns des palais qui la longent avant d’atteindre Padoue, l’une des plus anciennes villes d’Italie, qui connut un âge d’or sous la domination vénitienne. Intégrée dans les Domaines vénitiens de terre ferme en 1405, elle resta vénitienne jusqu’à la fin de la Sérénissime République en 1797 lorsqu’elle passa à l’empire autrichien. Son Université était l’unique lieu d’enseignement pluridisciplinaire d’un des États les plus puissants d’Europe à l’époque.
La ville de Padoue est pittoresque, avec un réseau dense de rues à arcades s'ouvrant sur de grandes places et de nombreux ponts traversant les diverses branches du Bacchiglione qui entoure les anciens murs comme un fossé. Nous nous sommes promènés le long des superbes places et palais du centre. Nous avons visité la Basilique Saint-Antoine et ses chapelles, la monumentale place Prato della Valle (la seconde en taille en Europe après la Place Rouge à Moscou) et – bien entendu – l’éblouissante Cappella degli Scrovegni qui, à elle seule, valait le voyage. Elle recèle un cycle de fresques du peintre florentin Giotto. Datant du tout début du XIVème siècle le cycle est considéré comme un des principaux chefs-d’oeuvre de l’art occidental et ouvrit la voie à une révolution picturale qui influença l’histoire de la peinture. Emotion esthétique garantie !
Les bateaux et la navigation ont été un « fil rouge » pour nos visites
A Venise. La promenade dans la lagune en Bragozzo.
L’imposant Museo Navale di Venezia à l’Arsenal, il illustre la grande épopée de la marine vénitienne.
L’atelier du maître charpentier Saverio Pastor pour admirer le travail artisanal des « remeri » qui fabriquent toujours les rames et forcole selon la tradition.
A Battaglia Terme. Nous avons visité le bourg fluvial avec un bassin profond de 7 mètres et son Musée de la Navigation fluviale créé par Riccardo Cappellozza qui avec quelques amis sont les derniers « barcari » du veneto.
A Altuni, nous avons découvert les vestiges de l’ancienne ville romaine - aujourd’hui noyée par les eaux - occupée par les Vénètes avant leur exode vers les îles de la lagune.
Exode occasionné par les invasions « barbares » mais aussi les changements climatiques et la montée des eaux, déjà...