Bundesarchiv
le mardi 2 septembre 2025
Il y a quelques mois, le Musée national Picasso-Paris a eu l’excellente idée de consacrer une exposition à l’art « dégénéré » . En d’autres mots, le procès de l’art moderne sous le nazisme . Elle mettait en perspective l’attaque méthodique du régime nazi contre l’art moderne ainsi que la place qu’occupait Pablo Picasso, archétype de l’artiste « dégénéré » dans cette histoire.
De quoi donner à Patrick Weber l’envie de vous raconter cette incroyable histoire. Il reviendra sur l’exposition de propagande « Entartete Kunst » (Art dégénéré), organisée en 1937 à Munich et montrant plus de 700 oeuvres d’une centaine d’artistes, représentants des différents courants de l’art moderne, d’Otto Dix à Ernst Ludwig Kirchner, de Vassily Kandinsky à Emil Nolde, de Paul Klee à Max Beckmann, dans une mise en scène conçue pour provoquer le dégoût du visiteur.
Une série d’expositions infamantes avait déjà été mise en place dès 1933 par le régime. L’idée était d’opposer un art moderne décadent à un art exaltant la ‘pureté allemande’. Plus de 20.000 oeuvres ont été ‘purgées’ des collections. Certaines ont été cachées, d’autres vendues ou carrément détruites. L’art était devenu politique et objet de propagande.
Pour les nationaux-socialistes, la création artistique servait de vecteur aux idées racistes et antisémites. Certains grands artistes se sont fourvoyés dans cette voie sans issue. D’autres ont fait preuve de courage en résistant.